- morpion
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2 ♦ (1660) Fam., péj. Petit garçon. « ce sale morpion vient encore m'emmerder » (Beauvoir).3 ♦ (1924) Jeu consistant à placer alternativement un signe sur le quadrillage d'un papier, jusqu'à ce que l'un des deux joueurs parvienne à former une file de cinq signes.morpionn. m. Syn. de pou du pubis.⇒MORPION, subst. masc.A. — Pop. et fam. Poux du pubis qui adhère fortement à la racine d'un poil et qui cause d'irritantes démangeaisons. On fait périr les morpions avec de l'onguent mercuriel (Ac. 1798, 1878). Sarcey est juge de la beauté d'une phrase à peu près au même titre qu'un morpion, tombé par hasard dans l'Olympe, serait juge de la beauté du cul d'une déesse (GONCOURT, Journal, 1879, p.39):• ♦ Une femme du monde et qui souvent me laisseFair' mes quat' voluptés dans ses quartiers d' noblesseM'a sournois'ment passé sur son divan de soieDes parasit's du plus bas étage qui soitSous prétexte de bruit sous couleur de réclameAi-j' le droit de ternir l'honneur de cette dameEn criant sur les toits et sur l'air des lampionsMadame la Marquis' m'a foutu des morpions.Georges Brassens, éd. A. Bonnaffé, Paris, Seghers, 1978 [1962], p.144.B. — P. anal., pop. [Souvent employé comme terme d'injure] Personne de petite taille ou dont on a peine à se débarrasser. C'morpion-là [un poilu]! Non, mais tu l'as vu! Tu sais, y a pas à dire: ici on fréquente un tas d'individus qu'on sait pas qui c'est (BARBUSSE, Feu, 1916, p.31).— Gén. péj. Enfant, gamin. Agitant devant les yeux d'un des tout petits noirs enfants, le grand morceau vert d'étamine: «Tu le trouves pas beau toi dis morpion? (...)» (CÉLINE, Voyage 1932, p.174). Si ce sale morpion [un enfant] vient encore m'emmerder, je lui tords le cou (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.453).C. — Arg. scol. Jeu qui consiste pour chacun des deux adversaires à placer à tour de rôle un signe distinctif (croix ou cercle) sur du papier quadrillé pour s'efforcer d'obtenir le plus rapidement une file continue de cinq signes dans n'importe quelle direction. À quoi jouez-vous? demanda Mathieu. — Au morpion. — Ça peut se jouer à trois? — Non (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p.66). Les jeux d'alignement, tels que (...) le morpion, dont le principe est de réussir avant l'adversaire un alignement de trois ou cinq pions (Jeux et sports, 1967, p.386).REM. Morbaque, subst. masc., synon. vieilli, arg. et pop. L'ennuyeux c'était les morbaques... J'en ai ramené moi forcément... Il a fallu que je m'onguente (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.360).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1532 «pou du pubis» (RABELAIS, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, ch. 17, p.141); 2. 1654 «gueux adolescent» (ds ESN.), à nouv. en 1866 «gamin importun» (DELVAU, p.260, s.v. morbaque); 3. 1924 «jeu» (ds ESN.). Comp. de mordre et de pion au sens de «pou», att. en wallon au XVe s. (v. FEW t.8, p.146a), donc littéralement «le pou qui mord». Fréq abs. littér.:28.
morpion [mɔʀpjɔ̃] n. m.ÉTYM. 1532, Rabelais; comp. de mords, impératif, et de pion « fantassin » (→ Piéton), ou (P. Guiraud) forme verbale de pionner « piquer », doublet de piocher, pioter.❖1 Fam. Pou du pubis (Phtirius), parasite de l'homme (→ argot Morbac).1 Les morpions leur collaient aux poils et l'eczéma à la peau du ventre (…)Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 109.2 (1660). Fig. et fam. (péj.). Petit garçon, jeune homme.2 Deux jeunes gens s'étaient arrêtés près de lui (…) Ils rirent et s'assirent (…) « Il n'y a que des morpions ici ! » pensa Mathieu irrité. Des étudiants ou des lycéens (…)Sartre, l'Âge de raison, IV.3 (1924). Jeu consistant à placer alternativement un signe caractéristique sur le quadrillé d'un papier, jusqu'à ce que l'un des deux joueurs parvienne à former une file de cinq signes.
Encyclopédie Universelle. 2012.